
Christine Carrière et Mathilde Seigner : " Les personnages sont des combattants : vivants et beaux "
Vingt ans après Rosine, Christiane Carrière et Mathilde Seigner se retrouvent avec Une mère, l'histoire d'...
Marie vit seule avec son fils de 16 ans. Elle se bat pour rester debout, pour le sortir des mauvais coups dans lesquels il s’enfonce.
Marie vit seule avec son fils de 16 ans. Elle se bat pour rester debout, pour le sortir des mauvais coups dans lesquels il s’enfonce. Trop usée et contrariée pour vivre sa vie de femme, Marie est coincée entre son ex toujours amoureux et son adolescent irrécupérable. Entre eux, les mots ent de plus en plus mal, l’amour s’exprime de moins en moins bien. La violence et le rejet envahissent tout. Il est mauvais fils, elle sera mauvaise mère. De là à penser qu’il n’y a pas d’amour…
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" Dans Rosine, son premier film (en 1995), Christine Carrière filmait déjà Mathilde Seigner en jeune m&
" Dans Rosine, son premier film (en 1995), Christine Carrière filmait déjà Mathilde Seigner en jeune mère mécontente que sa fille lui dise " maman ". " Appelle-moi Marie comme tout le monde "... Vingt ans plus tard, Mathilde Seigner, toujours prénommée Marie, donnerait tout pour que son ado de fils utilise ce mot enfantin et tendre. Mais il ne le peut, ne le veut pas. Il est en rage, en révolte, il la repousse, il l'accule, c'est tout juste s'il ne la frappe pas. Marie accepte, mais elle n'en peut plus, au point de devenir, après un incident qu'elle transforme en drame, aussi monstrueuse que lui.
Des liens dévoyés, la cinéaste n'aime, ne filme que ça : des gamines prenant en charge un père, veuf et désolé (Plume la lune). Une femme (Marina Foïs) broyée de partout, s'accrochant à son bourreau comme à la vie même (Darling). Mais ces liens subsistent en dépit des malheurs et des haines. (...)
Son cinéma, c'est Zola + Capra : L'Assommoir et La vie est belle, en même temps... Ses intrigues, elle les situe dans le nord de la , dans des paysages qu'elle connaît, tristes, certes, mais dont elle célèbre les espaces inattendus et les belles surprises. Au coeur même de leur désolation, elle se plaît à observer, chez ses personnages, des moments où, sans défense, ils s'abandonnent brièvement à la tendresse : comme Marie et son ex. La première fois, joyeux et légèrement ivres, ils égrènent des rêves qu'ils savent impossibles. La seconde, ils parlent de la façon dont ils aimeraient mourir. Dans ces instants fervents, Mathilde Seigner et Piersco Favino sont magnifiques - elle, surtout, qu'on voudrait voir dirigée aussi bien plus souvent. "
" Vingt ans après Rosine, le premier film de Christine Carrière dans lequel Mathilde Seigner a interprét&eac
" Vingt ans après Rosine, le premier film de Christine Carrière dans lequel Mathilde Seigner a interprété son premier grand rôle, les deux femmes se retrouvent pour un nouveau long métrage mettant face à face une mère et son enfant. Au trop-plein d’amour de Rosine répond le manque d’amour, voire la haine d’Une mère. La vie n’est pas tendre avec Marie : une grossesse non désirée d’un amour d’un soir, la précarité, un compagnon qui l’a meurtrie en la trompant et qu’elle repousse résolument, un fils qui tourne mal et avec qui elle ne parvient plus à communiquer. Pour son long métrage Darling, sorti en 2007, la cinéaste avait glané des témoignages de femmes ayant subi des violences, parfois de fils avec qui elles vivaient seules.
" Des assistantes sociales m’ont révélé la progression constante de ce phénomène, sujet tabou, très actuel ", explique Christine Carrière. Avec Une mère, elle dresse un tableau aussi inhabituel que terrible de la relation mère-fils.
Si Guillaume (Kacey Mottet-Klein vu dans L’Enfant d’en haut) incarne un adolescent inquiétant et antipathique, peut-être capable du pire, le film ne se situe pas seulement dans le registre de la noirceur. Certaines scènes auxquelles sa mère n’assiste pas témoignent qu’il est capable d’empathie, de générosité. Une émouvante tendresse affleure des rencontres de Marie et de son ex (formidable Piersco Favino), toujours amoureux. Et l’humour surgit là où on ne l’attend pas. Enfin, loin de coincer ses personnages démunis dans des décors laids et forcément urbains, la réalisatrice leur offre des paysages de mer et de campagne, horizons de vies étriquées qui ne demandent qu’à s’ouvrir. "
" Mathilde Seigner reprend avec talent le rôle d’une mère, qu’elle avait déjà joué dans&
" Mathilde Seigner reprend avec talent le rôle d’une mère, qu’elle avait déjà joué dans Rosine, pour cette réalisatrice qu’elle apprécie tant. Et Kacey Mottet-Klein est une belle révélation en ado borderline.
" Je suis sur la peau des personnages, sur les corps ", poursuit la réalisatrice, vraie mère poule pour ses comédiens. De fait, de nombreuses scènes se ent dans la maison, vase clos où la famille " peut se vider des angoisses et du stress qu’on vit à l’extérieur ". La réalisatrice ne lâche pas une minute ses personnages et les pousse à l’extrême : peut-on se débarrasser de son fils quand on n’en peut plus ? Marie, exténuée, va-t-elle lâcher ce gamin qu’elle porte à bout de bras depuis des années ? Ou va-t-elle puiser au fond d’elle une once d’énergie pour lui faire à nouveau confiance et le soutenir ?
Loin de tout misérabilisme, le film respire grâce à l’énergie de Mathilde Seigner. Une belle complicité aussi avec l’acteur italien, craquant, Piersco Favino : l’ami, amant, amoureux ? Il est la main tendue que refuse Marie, forte et indépendante. Une mère courage imparfaite, certes, mais qui ne lâche rien. "
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