
Daniele Luchetti — comme une biographie italienne...
Le réalisateur revient sur sa carrière et sur ses méthodes, notamment en termes de direction d'acteurs, lorsqu'i...
Dans l'Italie des années 1960, deux frères, aux tempéraments et aux idées politiques opposés, s'affrontent avant de se retrouver autour d'une jeune femme.
Adolescent rebelle, Accio fait le désespoir de ses parents. Impulsif, bagarreur, il agit par instinct et entre toujours en conflit avec ses proches. Son frère, le beau Manrico, est aimé de tous. Dans l'Italie des années 1960, les deux jeunes hommes, opposés politiquement, aiment la même femme...
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"C'est une des grandes forces du cinéma italien, que ne possède pas son homologue français : raconter sans relâche l'histoire de son pays,
"C'est une des grandes forces du cinéma italien, que ne possède pas son homologue français : raconter sans relâche l'histoire de son pays, du point de vue du citoyen et non pas des puissants, cerner au plus près l'identité italienne - évidemment riche en contradictions. Ettore Scola le fit jadis avec humour dans Nous nous sommes tant aimés, chronique de la dissolution des idéaux nés après la Libération ; Nos meilleures années, de Marco Tullio Giordana, disait sur un mode élégiaque les dérives de l'après-68. (...)
Le film est porté par l'énergie de cet électron libre qui jamais ne tient en place, file des coups de pied dans tous les tibias et parle à cent à l'heure : les deux acteurs formidables qui l'interprètent (Vittorio Emanuele Propizio, quand il a 13 ans, puis Elio Germano, une fois qu'il a grandi) en font un « chieur » sympathique, quelqu'un qui se trompe mais sait reconnaître ses erreurs, un questionnement en marche. Face à lui, Riccardo Scamarcio, ce Jude Law transalpin découvert dans Romanzo criminale, a le charme des grands frères que l'on croit, à tort, plus sages. Qui a dit que les grands acteurs italiens n'appartenaient qu'au é ?
Le chemin tortueux des deux frères - et de l'Italie - vers l'âge adulte mêle séquences souriantes (...) et moments plus graves (...). Le film joue avec une certaine roublardise de la touche rétro : le titre lui-même est inspiré d'une chanson populaire des années 70 (du « chanteur-auteur », comme on dit en Italie, Rino Gaetano). Mais le portrait de l'Italie qu'il en tire, comme un pays où les « gens de peu » sont les oubliés de la prospérité, négligés par les politiciens de tout bord, paraît à la fois juste et touchant. Et c'est une plongée pleine de charme dans la langue italienne, propice plus qu'aucune autre aux joutes rhétoriciennes, aux excès, à la mauvaise foi."
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